13.12.08

Moog seal sounds (la musique des phoques de Weddell)

J'ai pu voir le dernier film de Werner Herzog, Encounters at the End of World, le récit de différentes rencontres en Antarctique, aux abords de la ville de Mc Murdo.
Grâce à lui, j'ai rencontré les phoques de Weddell, une race vivant seulement en Antarctique. Regardez-moi cette splendeur.




Les animaux de la banquise m'ont toujours fasciné et particulièrement leurs cris : il y a quelques années, le cri de l'éléphant de mer m'avait coupé en deux, un bruit répugnant et électrisant, à la fois emprunt de brutalité comme le cri d'un monstre des cavernes et proche du gémissement humain.
Les phoques en général font des sons plutôt idiots à l'air libre. Par contre, le phoque de Weddell quand il est sous l'eau, émet les sons les plus extraordinaires, dignes d'un moog...

Voici les phoques dans le film d'Herzog :



Quelques sons de phoques trouvés sur le web avec quelques morceaux d'ambient pour une petite expérimentation musicale...




Le film est à voir : La rétrospective Werner Herzog vient de démarrer au Centre Pompidou, il faut en profiter.

18.11.08

zéro de conduite


Zéro de conduite de Jean Vigo, un de mes films préférés, intégralement en streaming.



c'est beau.
merci the web.

14.11.08

Panorama des galeries nov. 2008

Une petite critique des galeries que j'ai pu voir ces derniers jours.

Steve McQueen, Current (1999).


À la New Galerie de France, jusqu'au 20 déc. : Éloge de l'ombre qui comme le nom l'indique propose une exploration de l'ombre portée dans l'art. L'exposition est un peu institutionnelle, un parcours du cubisme à aujourd'hui à travers vingt cinq oeuvres bien dessiné sans dépasser. C'est un bon devoir, qui vaut le détour pour certaines pièces magnifiques de Kara Walker, Claudio Parmiggiani, Hans-Peter Feldmann, Douglas Gordon, Marcel Brothaers et Felix Gonzales-Torres, mais qui ne fait pas pétiller la tête.
54 rue de la Verrerie, 75004.

L'exposition de Steve McQueen chez Marian Goodman doit encore durer jusqu'à la fin du mois. C'est magnifique. La découverte des fascinantes matières de la projection super 8, des images fixes dans lesquelles on se perd étrangement, où le phénomène optique de l'image devient un ressenti.
79 rue du Temple, 75003.

Chez Alain Gutharc, Poco Loco de Guillaume Pilet donne faim. Sur un fond de papier peint tie-dye, il présente des tableaux d'étoiles et des sculptures assez drôles, organiques mais décalées, des bêtes modelés ou des sortes de crottes brancusiennes. C'est vraiment étonnant. Jusqu'au 29 nov.
7 rue Saint Claude, 75003.

La nouvelle exposition de Tobias Rehberger chez Hussenot est une surprise car, et oui, l'ancien assistant de Kippenberger a arrêté de faire des meubles qui ne servent à rien et de blablater le constructivisme pour faire des lampes! C'était un peu problématique sur le moment (en me disant : si j'avais de l'argent, je rêverai d'avoir ça chez moi) mais en sortant j'ai eu l'impression d'avoir vu une maquette de galaxies. Il a entouré les néons et les ampoules de scratchs et de plastiques multicolores, formant des sortes d'amas sphériques lumineux et des cristaux brillants. Jusqu'au 18 nov.
5 bis rue des Haudriettes, 75003.

Albert Oehlen chez Nathalie Obadia m'a particulièrement déçu. Plus le temps passe plus sa peinture, à force de chercher à se renouveler, perd sa saveur. Il présente des collages géants avec zones "painterly", le tout fait grossièrement, c'est pas très class. Il a une longue histoire avec la peinture expressionniste depuis la fin des années 70, c'est compliqué peut-être... mais sur le plan formel, ça tient pas la route. Jusqu'au 2 janv.
3 rue du Cloître St Merri, 75004.

A la galerie Emmanuel Perrotin, c'est très Miami, palmiers, string et cocaïne : on s'attendrait à voir débarquer Mariah Carey au vernissage. Pharrel Williams expose (sans commentaires) des chaises et Mr propose un film sur des ados japonaises. C'est très "m'as-tu vu" comme exposition mais la vidéo de Mr. est intéressante, car elle mélange le sitcom manga au film expérimental.
Bharti Kher (impasse car incompréhension) côté rue de turenne.
76 rue de Turenne, 75003.

En réponse à l'article de Gaël Charbau dans Particules, il faut se remettre à juger, même si l'on risque :
- de se tromper
- de s'afficher
- de se faire des ennemis

4.11.08

playlist reggae








Si vous désirez adhérer au Comité contre les roots (CCR), rendez-vous prochainement sur facebook.


30.10.08

I love candies, but my passion is collecting art

"I love candies, but my passion is collecting art" par Jenny Marketou : extraits d'interviews d'enfants collectionneurs, Taylor Houghton et Shammiel Fleischer-Amoros.

http://www.videoartworld.com/beta/video_323.html

http://www.videoartworld.com/beta/video_324.html

pourquoi me font-ils peur?

13.10.08

Art & Language chez Thaddeus Ropac, derniers jours!

L'exposition d'Art & Language se termine le 16 octobre alors profitez des derniers jours, elle vaut vraiment le détour.



Le titre "Brouillages/Blurrings" est remarquable. il peut paraître banal, proche de "la constance du visible" (héhé) mais il est très complexe... il me donne mal à la tête : deux phénomènes où la réception des messages est perturbée : flou=optique et brouillage=physique, mais ils ont tous les deux un sens figuré qui les rend interchangeables.
Ces travaux sur papier partent du cortex frontal... Ils semblent dévoiler des règles inconnues gouvernant les images et les mots. Un dictionnaire est codifié par des schémas dessinés sur des pages de textes où se dévoilent une récurrence de chiffres, correspondant à des mots, traversant l'ouvrage. Le catalogue de mots révèle une logique, un sens, tel un manuscrit d'alchimiste enfin déchiffré. C'est à la fois extrêmement sérieux et en même temps complètement loufoque.
Des collages de textes recouverts de lignes de couleurs énigmatiques, motifs vernaculaires naïfs ou dessins au stylo quand on s'ennuie au téléphone, qui, quand on s'éloigne, vous disent "hello". Le "bush" (la touffe) de l'Origine du Monde de Courbet, décliné en études comparatives.
Des pages, des feuilles, des meubles remplies d'équations de mots, de chiffres, de lignes, tous les matériaux de l'inventeur et le résultat, la solution : John Wayne, le dico, "bonjour"... Le décalage est amusant et permet aussi de bousculer notre "structuralisme d'Etat".
Je trouve que le travail d'Art & Language est la manière la plus poétique de faire de l'art sémiologique ou de l'art des concepts. Il donne un bon coup de fouet à tous ces artistes qui pense que toute l'oeuvre tient dans l'idée. Leur créativité se révèle dans la procédure même de démonstration de leurs concepts. Quelle partie de plaisir que d'observer leur laboratoire du langage.

1.10.08

playlist 80's

ma nouvelle playlist spécial 80's




enjoy!

2.8.08

greek whores

le saviez-vous? au début du siècle, on pouvait s'acheter des cartes postales de prostituées grecques...


















(il n'y avait pas que les grecques, il y avait aussi les algériennes, les marocaines, les hollandaises... ici)

24.7.08

Filmer l'acte de création (1)

sur le processus artistique accessible sur le web :

un extrait d'El sol del membrillo (le soleil du coing) (1992) de Victor Erice, sur le peintre espagnol Antonio Lopez.



deux extraits d' Edward Munch de Peter Watkins (1972)





voilà pour le cinéma...

... ensuite le film de Hans Namuth sur Pollock (1951)



ressources critiques : conférence du centre visual-intelligences did hans namuth kill jackson pollock? et le site sur la rétrospective Pollock au Moma.

...un petit extrait du Mystère Picasso (1956) (une période en France entre 1945 et 1960, où les cinéastes - Clouzot, Resnais, Marker, etc. - ont rêvé un cinéma ouvrant le monde des oeuvres...)




...voici quelques extraits de la fernsehgalerie de Gerry Schum

beuys : http://www.ubu.com/film/beuys.html (Identifications)

richard serra : http://www.ubu.com/film/serra_lead.html (Identification)

quelques sites intéressants :

artists on film trust
ubuweb
artivi
fifa

erratum... comme d'hab'
Histoires allemandes a eu lieu en 2007 en fait (le site internet du Cinéma du Réel m'a joué des tours) donc pas de Jürgen Böttcher pour l'instant
mais Ausfegen, le film documentaire de la performance de Joseph Beuys par Böttcher, fait partie des collections du Frac Ile de France, seul exemplaire en France... pour ce qui est de Die Mauer, beau film sur le mur de Berlin, il est en salle P à la BNF si ça ne vous fait pas peur!

10.7.08

Brighton Port Authority - Toe Jam

The BPA c'est la nouvelle formation de Fatboy Slim et Toe Jam c'est un morceau avec un featuring de David Byrne!

Le clip est vraiment très rigolo...

8.7.08

Heidegger, citation

"(...)La distinction entre matière et forme sert même, et dans toute sa variété, de schéma conceptuel par excellence pour toute théorie de l'art et toute esthétique. Cependant ce fait indéniable ne prouve ni que la distinction entre matière et forme soit suffisamment fondée, ni qu'elle ressortisse originellement de la zone de l'art et de l'oeuvre d'art. De plus, le domaine où a cours ce double concept dépasse largement et depuis longtemps celui de l'esthétique. Forme et contenu, voilà bien des notions bonnes à tout, sous lesquelles on loge à peu près n'importe quoi. Qu'avec ça on rattache la forme au rationnel, et l'irrationnel à la matière, qu'on prenne le rationnel comme le logique et l'irrationnel comme l'illogique, qu'on copule finalement le couple forme-matière avec le couple sujet-objet, et la représentation disposera d'une mécanique conceptuelle à laquelle rien ne saurait plus désormais résister.(...)"

Martin Heidegger, L'origine de l'oeuvre d'art

3.7.08

Mystères - souvenir, souvenir...

Je suis tombée par hasard aujourd'hui sur Mystères, émission de TF1 que je regardais attentivement quand j'avais 10 ans et j'ai passé la soirée dessus au lieu de travailler. Entre temps j'ai découvert un blog sur l'émission pas mal du tout http://mysteres-tf1.blogspot.com/ et le guérisseur américain Edgar Cayce, un guérisseur appelé "le prophète dormant" car il faisait des prescriptions lors de transes en demi-sommeil. Le séminaire sur la transe que j'ai suivi à l'ehess cette année m'a beaucoup marqué et je ferai un post pour le résumer et décrire le travail de recherche que j'y ai fait sur Richard Long. En attendant cet épisode plus rigoureusement structural, voici quelques uns des documentaires mythiques de l'émission. Je note aussi le décor absolument incroyable qui fait penser à un orage nucléaire sur des mégalithes celtes et qui me pousse à faire un clin d'oeil à la vidéo Fontanaccia de Gaëlle Boucand.

Ovni en Belgique




Isabelle


part 1


part 2

Anges Gardiens


part 1


part 2

Poltergeist


part 1


part 2

25.6.08

Ava's Verden au Divan du Monde

Mercredi 2 juillet
20h ouverture des portes, début du concert à 20h30




le Divan du Monde
75 rue des martyrs
Paris 18e

Métro Pigalle

Entrée : 10 euros - tarif réduit : 6 euros

http://www.myspace.com/avasverden


(un peu de publicité pour la chère et talentueuse Ava...)

20.6.08

la montagne magique, citation

"L'analyse est bonne comme instrument du progrès et de la civilisation, bonne dans la mesure où elle ébranle des convictions stupides, dissipe des préjugés naturels et mine l'autorité, bref en d'autres termes, dans la mesure où elle affranchit, affine, humanise et prépare les serfs à la liberté. Elle est mauvaise, très mauvaise dans la mesure où elle empêche l'action, porte atteinte aux racines de la vie, est impuissante à lui donner une forme. L'analyse peut être une chose très peu appétissante, aussi peu appétissante que la mort dont elle relève en réalité, apparentée qu'elle est au tombeau et à son anatomie tarée."

Thomas Mann, La Montagne magique

15.6.08

Panorama des vernissages début juin 2008

Quelques expositions à voir cette semaine et des vernissages pour la semaine prochaine. Pas mal de découvertes à faire : un nouveau lieu, des espaces alternatifs et quelques curiosités.

A la galerie Mycroft, treize rue ternaux dans le onzième, Clémence Veilhan présente je n'ai jamais été une petite fille, une robe de petite fille modèle déclinée dans une série de portraits photographiques féminins. Le traitement technique et l'accrochage sériel brouillent les repères, entre photographie "girly" et art conceptuel ascétique. Jusqu'au mercredi 18 juin.

Aux Door studios, 9 rue Lesdiguières à Bastille, l'exposition Bcube, un projet de LDA (Le dernier squat de la Générale à Belleville), a enfin réussi à être mis en place. Il dure jusqu'à mi-juillet. Il y a trois projets de 3 différents commissaires, une partie consacrée à l'art de rue de Brooklyn, et deux autres espaces de sculptures, peintures et dessins. Il y a pas mal de choses à voir, surtout les dessins et aquarelles à l'étage.

La galerie Impaire, 47 rue Lancry dans le 10e, a ouvert ses portes jeudi dernier, espace créé par Creative Growth, un centre d'art californien qui soutient l'art des handicapés physiques et mentaux. Les travaux sont surprenants de qualité. Une partie de la galerie sera dédiée à la création contemporaine pour établir un dialogue avec les oeuvres des artistes de la galerie. Un nouvel espace dédié à l'art brut qui mérite le détour.

A Super, 49 rue Maubeuge dans le 9e, une exposition présentée par la jeune commissaire Capucine Perrot de Sean Edwards & Guests, un jeune artiste anglais. Un ensemble de micro dispositifs sur l'espace familier.


A voir la semaine prochaine :

à la Générale de Sèvres se déroule l'exposition Second Life jusqu'au 6 juillet réalisée par le collectif &_nbsp, du vendredi au dimanche de 15h à 20h.

Les diplomés des Arts déco exposent à la galerie Fabienne Leclerc, 6 rue du pont de lodi dans le 6e, vernissage mardi prochain 17 juin.

Samedi prochain 21 juin à la galerie Anne Barrault, vernissage d'une exposition d'illustrateurs de comics de Chicago organisé par Felicia Atkinson.

bonne semaine!

3.6.08

Peter Doig au Musée d'Art Moderne

J'ai d'une certaine manière un grand plaisir à sortir perplexe d'une exposition, parce qu'elle me confronte à mes limites. Et en général c'est un signe de qualité, ce qui ici a été le cas.

Charles Saatchi a fait de Peter Doig une égérie de la nouvelle peinture figurative, présentée comme un mouvement artistique transeuropéen dans son packaging promotionnel il y a quelques années. Cette starification a été nuisible à sa réception : perçu comme un phénomène de mode, je ne voyais qu'une efficacité picturale qui serait vite galvaudée. J'en étais restée à cet état d'esprit en entrant dans l'exposition, dérangée par l'efficacité des grands formats, l'aspect décoratif et le registre fabuleux de ses toiles. Au bout d'une centaine de toiles, les subtilités de sa peinture se sont dessinées.

Son inspiration est symboliste : Gustave Moreau, Munch et les fauves font leur apparition comme des héros oubliés dont on redore le blason. Peter Doig part de l'imaginaire pour arriver à la couleur et ses toiles reflètent une compréhension intime et complexe de leurs oeuvres.
Le souvenir de la nature est omniprésent, il y a aussi beaucoup d'évocations des mythologies de la forêt. L'effusion sentimentale de la beauté des bois peut paraître niaise. Or les qualités picturales des toiles la contredisent. Les effets de matière de la peinture oeuvrent au rendu des toiles comme matières organiques : rugosités de l'écorce, piquant des herbes folles ou douceurs des mousses et feuilles lisses. Certains motifs reproduisent la nature : structures en tissus, formes fractales ou cellulaires.
On est dans le vaste monde des merveilles de la nature en même temps il ne s'agit pas d'histoires d'enchantement d'ondin, une prégnance de la modernité se discerne. Certaines tonalités de couleur complètement artificielles présentent une opposition saisissante avec la nature verdoyante. Il y a aussi un fort contraste entre les formes naturelles au lignes courbes et les lignes géométriques de l'architecture dans les paysages. D'autre part, on perçoit l'influence de la photographie sur son travail, particulièrement dans certains rendus "plats". Ces effets de contrastes présente un portrait émouvant des contradictions de l'homme moderne avec la "représentation" de la nature.








25.5.08

Les Ateliers de Rennes

vendredi 16 mai

direction Rennes - 2h03 de train - arrivée 15h15 - retour 21h55

Première édition de la biennale. Ont été mobilisés la Criée, le Musée des Beaux-Arts, l'école des Beaux-Arts, le Triangle, le Grand Cordel... tout établissement ayant trait à la création contemporaine dans la ville. Deux pôles : l'organisation, Art to be et le financement, Art Norac. Une partie des oeuvres ont été produites lors de résidences de 15 des artistes dans des entreprises de Bretagne.

Illustrer "les relations entre art et entreprise" prend des formes variées et contrastées dans la biennale, allant de la collaboration ou l'assimilation à la critique idéologique. Leur point de réunion : le lieu de travail comme toute structure créant du lien social, de l'habitat et de l'activité présente autant de chroniques humaines. L'entreprise prend souvent la forme d'un lieu intime.

Les travaux d'une cinquantaine d'artistes sont rassemblés au Couvent des Jacobins, nouvellement réouvert. Ils se déploient autour du cloître dans les galeries déambulatoires et dans les anciennes salles du couvent attenantes ; les murs sont bruts, marqués par des dépressions d'usure ici, des moulures, des ogives par là. Le lieu est magnifique, on y imagine les déambulations contemplatives des anciens demeurants. Y furent célébrées les fiançailles d'Anne de Bretagne et de Charles VIII! (Aura-t-on le même souvenir attendri dans 500 ans pour le lieu de mariage de Nicolas & Carla? Pardon pour cette niaiserie, mais je trouve cette référence moyenâgeuse digne d'une lectrice de Gala)
La vidéo de Marie Reinert a été mon coup de coeur de l'évènement : explorant le bâtiment des Archives Départementales, elle refigure un passé classifié non visible dans la nouvelle construction colorée au moyen de noirs et blancs saturés ; une monotonie galvanisante, marquée par des mouvements continus et géométriques, entre science fiction et atmosphère antonionienne.
Il y avait aussi la série de photographies de Istvan Balogh Ceshow créant des micro-fictions en deux images, la vidéo de Pierre Huyghe montrant l'inversement d'un vol, la vidéo de Chieh-Jen Chen, Factory, autour des ouvrières d'un atelier de confection.

(je n'ai pas eu le temps de bien tout voir, il y avait beaucoup de choses)



Au musée des Beaux-Arts, Nicolas Floc'h présente un projet impressionnant : pour réaliser un filet monumental en forme de tour Eiffel, il a mobilisé tout un réseau d'industries de pêche bretonnes. Il expose une sculpture multicolore du filet replié, des clichés des ouvriers et du chantiers, des maquettes.

La collaboration d'Iaian Baxter& avec les étudiants des Beaux-Arts aboutit à un ensemble de travaux amusants autour de l'entreprise de Bruno Caron, initiateur de la biennale aka "le roi du sandwich"(Daunat). Tout un étalage de miches de pain, baguettes en discussion, en culture, en gloire... Il montre aussi des travaux plus anciens, dont ses photographies montrant des panneaux "stop viewing".

Au triangle, Benoit Laffiché présente une installation de vidéos sur les chantiers de démolition de deux cinémas en Inde par la même entreprise.



A voir aussi : les panneaux publicitaires occupés par les messages de Jean-Charles Massera un peu partout dans Rennes.

Je suis partie de la biennale avec des questions dans la tête, et en ayant découvert de belles choses. La notion de travail y est souvent abordée comme un questionnement philosophique. L'entreprise elle, est évoquée dans ses aspects les plus poétiques. Je me rappelle il y a longtemps avoir vu une exposition à Genevilliers dans l'ancien bâtiment de réunion syndicale de jeunes artistes de la ville. Et j'avais été frappée par le sentimentalisme développé autour du travail : la nostalgie d'une forme d'intimité qui avait été créée dans ce lieu au fil des années et des rêves de la banlieue rouge. Dans la logique globale actuelle, il est difficile de concevoir l'entreprise de manière affective : le capitalisme est le support de l'individualisme et de la perte de lien social, il est même parfois criminel quand il est sauvage.
La biennale veut véhiculer des idées positives sur le monde de l'entreprise, c'est pour cette raison qu'il y a peu de travaux évoquant les conséquences parfois dramatiques du capitalisme. Elle n'est pas pour autant consensuelle : Bruno Caron a, semble-t-il, une démarche très sincère.

PS : Rien à voir mais il y a une très belle boulangerie face à l'école des beaux-arts, pour la pause. je dis ça parce que c'est un credo personnel : il est dangereux de voir de l'art à jeun.

9.5.08

Pierre Huyghe - ressources

Streamside day

Il est possible de voir en streaming quelque films de l'artiste sur ubuweb : Pierre Huyghe

7.5.08

Celeste Boursier-Mougenot chez Xippas - à voir absolument

Pas mal d'articles ont été écrit sur cette exposition ; je fais ce post parce que l'exposition dure encore deux semaines, jusqu'au 17 mai et si vous avez le temps de passer vous ne serez pas déçu.

La pièce from Here to ear est un enchantement : l'espace a été aménagé en volière, des dizaines d'oiseaux sont perchés sur des guitares électriques reliées à des amplis et leur mouvements produisent des sons. A un moment un des assistants de la galerie est passé très rapidement dans le passage, ce qui a entraîné un envol massif des oiseaux dans la galerie d'une guitare à une autre, produisant une saturation "noisy", c'était fascinant.
Hier soir j'ai assisté à une intervention dans un sémaire de l'EHESS - Performance filmée, Caterina Pasqualino - de Bertrand Hell, un anthropologue spécialisé dans les rites de possession des Gnawa (c'était passionnant, une analyse par la notion d'efficacité symbolique, qui serait un mi-chemin entre la psychanalyse et l'analyse structurale... mais là n'est pas le propos ici, une autre fois). Il a évoqué lors de ce séminaire, la notion de plasticité du cerveau dans le cas des pratiques artistiques : une certaine zone du cerveau se développe par exemple quand on fait du piano ou de la guitare. Je me suis alors posée la question avec ces oiseaux : es ce qu'il y a eu une évolution des sons produits dans le courant de l'exposition? es ce que les oiseaux ont acquis une "conscience" de la production de sons par leurs mouvements? sont-ils devenus des oiseaux mélomanes ou carrément musiciens ou s'agit-il d'une simple adaptation sans un changement neurologique?

La deuxième pièce valant le détour est Zombiedrones. On est prié de s'asseoir dans un canapé Chesterfield noir pour regarder la télévision. Sauf qu'un programme informatique transforme les images comme un effet photoshop, tout passe en noir et blanc et les contours sont accentués. La trash tv se transforme en cinéma expérimental. On prend la télécommande et on zappe de chaîne en chaîne: je suis tombée sur un programme de cuisine - des visages, une cuillère remuant une mixture aux tons de métaux liquides dans un cul de poule et un sitcom, où les personnages souriant sans voix prenaient une profondeur métaphysique. Une expérience particulièrement significative pour tout drogué (ancien ou actuel) de la télévision : comme dans le film de David Cronenberg Videodrome où la télévision se transforme en objet animé, cette pièce réalise le fantasme d'une télévision où le spectateur est interpellé dans sa passivité.









ps : par contre je suis d'accord avec Marc Lenot, les titres c'est pas son fort :)


5.5.08

Jeff Koons : j'aime ou j'aime pas?

évaluation par % :



oui



non



oui



oui



oui



oui



oui



oui



oui



oui



oui



oui



non



non



oui



non



non



non



non



oui

total : 13/20
65% d'avis positifs

Barbara aime Jeff Koons en fait!

maintenant c'est à vous.
>>

1.5.08

Art Brussels 2008 - mieux vaut tard que jamais

Première foire de Bruxelles le week-end dernier. J'étais accompagnée par une chercheuse d'or (conseillère de collectionneur) très optimiste, ce qui m'a beaucoup changé de ma compagnie habituelle des foires parisiennes, ronchonnant de coeur avec moi sur le trop plein de monde, l'arrièrisme de la scène parisienne... un contexte familier.
Bruxelles ça change parce que déjà c'est pas Paris, et même s'il ne faisait pas beau, ce n'était pas grave parce qu'on a pris le train, que ça veut dire partir et ça aère le cerveau.
L'atmosphère de la foire est détendue, chaleureuse, le lieu très agréable : les stands sont grands, il y a des poutres en bois, on oublie qu'on est dans un parc d'exposition.
C'était plus grand que je ne pensais : il y avait quand même 180 stands dans deux grandes halles et ça nous a pris toute une journée.

les highlights :





Les images grattées de Jonathan Callan sur le stand de la Grusenmeyer Art gallery. Sur le même stand les photographies de Bianca Brunner.



Surprise de la qualité des galeries russes présentes : Aidan, Regina et XL.







Pavel Pepperstein (il était d'ailleurs aussi chez Sutton Lane)






(normalement Leonid Rotar et Philipp Dontsov d'après mes notes)

Les coups de coeur photo :



Joachim Schmid



Alfredo Jaar à la galerie Lia Rumma

Sinon la photographie de Clegg et Guttmann à la galerie Thoman (Autriche) et celles de Jack Pierson chez Andre Simoens (Belgique).

Je ne me lasse jamais de voir :



Marc Desgrandchamps



Mon coup de coeur peinture! Présenté à la galerie Grimm Fine Art, Alex Dordoy, jeune artiste écossais inconnu sortant probablement des Beaux-Arts... (son nom m'a été révélé à contre-coeur, du scoop semble-t-il).

Sinon j'ai beaucoup aimé le stand de la galerie Ron Mandos, presqu'une exposition thématique sur l'architecture utopique, avec les oeuvres de Hans Op de Beeck et de Renato Nicolodi. La Galerie Perry Rubenstein présentait des trucs très bien, les peintures de Santiago Cucullu (non c'est vraiment son nom) et les collages de Mike Quinn.

Dans l'ensemble une journée très agréable et enrichissante à Art Brussels, bien qu'un peu fatiguante parce que c'est une journée de marche mine de rien...