La biennale est double : Mes nuits sont plus belles que vos jours correspond à la partie expositions de jour au Kunst-werke, à la Neue Nationale Galerie et au parc de sculpture à Spittelmarkt ; When things cast no shadow est la partie évènements ponctuels qui se déroulent tous les soirs pendant toute la durée de la manifestation. Ainsi si l'on fait une visite de quelques jours, on aura tendance à voir plutôt la partie diurne. Il faut regarder sur le site internet pour consulter les propositions de la biennale de nuit.
La biennale de Berlin de 2006, Von Maüsen und Menschen (des souris et des hommes) m'avait laissé un souvenir merveilleux. Elle reflètait le zeitgeist, que j'interprétais comme une tendance "malerisch" contemporaine (expressionniste... c'est un peu fourre-tout) autant dans la peinture, l'installation, la vidéo, la performance... C'était un parcours magique où l'on devait chercher l'art dans la ville, monter des escaliers et entrer dans des appartements, découvrir des lieux comme la salle de bal populaire ou l'école de filles juives.
Il y avait quelque chose de vraiment pétillant et surprenant dans la perspective de 2006. La thématique de cette édition est un peu austère et un peu académique : elle traite en gros des questions de la mémoire, avec beaucoup de travaux autour de l'archive et du document, de l'histoire et peut-être un peu aussi la nostalgie des mondes révolus et des utopies. Mais même en disant ça, ça parle pas d'un peu tout ce qui se fait aujourd'hui? Voilà, la réponse est dans la question.
Mais il ne faut pas être trop dur car j'ai découvert de belles pièces quand même.
Le Skulpturenpark Berlin Zentrum fut une balade agréable, le beau temps révélant ce terrain vague comme un point de nature sauvage dans la ville. Les pièces respectaient l'esprit "terrain vague" et il était difficile de distinguer les oeuvres des objets abandonnés du parc.
Killian Rüthermann
Ces ruines sont en fait une butte qui chante! Une belle pièce de Susan Hiller. Elle a aussi présentée à la Neue Nationale Galerie une vidéo très bien, The last silent movie sur des langues en voie de disparition.
Ceci est une vidéo assez dérangeante de Lars Laumann racontant la rencontre de deux fétichistes du mur de Berlin, dont l'une d'elle, une suédoise, a vécu comme une tragédie personnelle la chute du mur, "les choses créées par les hommes ne devraient pas être détruites".
(...)
Le Kunst-werke est sans doute la partie la moins réussie. Un peu brouillon, on ne comprend pas la logique du choix des pièces et l'ensemble n'est pas convaincant.
Cependant j'ai beaucoup aimé l'installation de Katerina Seda. Je montre ici 2 images, mais c'est un ensemble de dessins, papiers pliés, petites sculptures de papier et de métal qui impressionnent par leur délicatesse, ils semblent avoir une fonction (clés, jouets optiques, bracelets ou ustensiles inconnus) mais se ne sont finalement que d'élégants objets inutiles.
Les dessins de Stefan Thater évoquent un croisement entre des sérigraphies pop et des papyrus. C'est pas mal.
Paul Sietsema (extrait) a réalisé une installation vidéo surprenante. C'est un diaporama d'images d'objets archéologiques en noir et blanc transféré sur de la pellicule 16 mm, ce qui rend une texture dense à l'image et donne un aspect vieilli au film.
Le film prend le format d'une ressource visuelle documentaire mais qui se concentre sur les détails des objets évoquant le temps passé plutôt que l'objet pour lui-même : les brisures, les moisissures et mousses, l'usure. C'est assez poétique.
Melvin Moti a présenté une bulle de savon sous-vide dans cette bouteille. A côté une photographie de boxeurs. C'est assez simple : créer un effet par la mise en parallèle d'un objet vulnérable et une image violente. La vidéo ESP présente un plan long de l'éloignement d'une bulle, avec des commentaires d'un scientifique racontant ses expériences de voyage dans le temps. C'est idem assez simple : évanescent/paranormal.
La pièce marche bien, même si je trouve que ses parallèles sont un peu simples et jouent sur l'efficacité.
Sinon une chose m'a surprise :
(Nashashibi/Skaer, Paulina Olowska, Paola Pivi)
Toutes ses images ne font pas penser à un goût commun pour le Moyen-Age, avec ces thèmes de la chevalerie, ces motifs héraldiques et cette structure de pics en fausses pierreries?
J'ai trouvé ça étonnant et me suis demandée si c'était une coïncidence...
Une autre étape lors du passage à Berlin. Il y a quelques découvertes à faire!
La biennale de Berlin de 2006, Von Maüsen und Menschen (des souris et des hommes) m'avait laissé un souvenir merveilleux. Elle reflètait le zeitgeist, que j'interprétais comme une tendance "malerisch" contemporaine (expressionniste... c'est un peu fourre-tout) autant dans la peinture, l'installation, la vidéo, la performance... C'était un parcours magique où l'on devait chercher l'art dans la ville, monter des escaliers et entrer dans des appartements, découvrir des lieux comme la salle de bal populaire ou l'école de filles juives.
Il y avait quelque chose de vraiment pétillant et surprenant dans la perspective de 2006. La thématique de cette édition est un peu austère et un peu académique : elle traite en gros des questions de la mémoire, avec beaucoup de travaux autour de l'archive et du document, de l'histoire et peut-être un peu aussi la nostalgie des mondes révolus et des utopies. Mais même en disant ça, ça parle pas d'un peu tout ce qui se fait aujourd'hui? Voilà, la réponse est dans la question.
Mais il ne faut pas être trop dur car j'ai découvert de belles pièces quand même.
Le Skulpturenpark Berlin Zentrum fut une balade agréable, le beau temps révélant ce terrain vague comme un point de nature sauvage dans la ville. Les pièces respectaient l'esprit "terrain vague" et il était difficile de distinguer les oeuvres des objets abandonnés du parc.
Killian Rüthermann
Ces ruines sont en fait une butte qui chante! Une belle pièce de Susan Hiller. Elle a aussi présentée à la Neue Nationale Galerie une vidéo très bien, The last silent movie sur des langues en voie de disparition.
Ceci est une vidéo assez dérangeante de Lars Laumann racontant la rencontre de deux fétichistes du mur de Berlin, dont l'une d'elle, une suédoise, a vécu comme une tragédie personnelle la chute du mur, "les choses créées par les hommes ne devraient pas être détruites".
(...)
Le Kunst-werke est sans doute la partie la moins réussie. Un peu brouillon, on ne comprend pas la logique du choix des pièces et l'ensemble n'est pas convaincant.
Cependant j'ai beaucoup aimé l'installation de Katerina Seda. Je montre ici 2 images, mais c'est un ensemble de dessins, papiers pliés, petites sculptures de papier et de métal qui impressionnent par leur délicatesse, ils semblent avoir une fonction (clés, jouets optiques, bracelets ou ustensiles inconnus) mais se ne sont finalement que d'élégants objets inutiles.
Les dessins de Stefan Thater évoquent un croisement entre des sérigraphies pop et des papyrus. C'est pas mal.
Le grand espace de verre de la Neue Nationale Galerie a été investi de manière intelligente. J'étais par exemple surpris dans la scénographie par la pièce de Susanne M. Winterling : une installation présente deux fois à l'identique dans l'espace, dans les box d'accueil de gauche et de droite de la halle. Il y a eu très peu de délimitation de l'espace, ce qui fait que le tout respire.
Paul Sietsema (extrait) a réalisé une installation vidéo surprenante. C'est un diaporama d'images d'objets archéologiques en noir et blanc transféré sur de la pellicule 16 mm, ce qui rend une texture dense à l'image et donne un aspect vieilli au film.
Le film prend le format d'une ressource visuelle documentaire mais qui se concentre sur les détails des objets évoquant le temps passé plutôt que l'objet pour lui-même : les brisures, les moisissures et mousses, l'usure. C'est assez poétique.
Melvin Moti a présenté une bulle de savon sous-vide dans cette bouteille. A côté une photographie de boxeurs. C'est assez simple : créer un effet par la mise en parallèle d'un objet vulnérable et une image violente. La vidéo ESP présente un plan long de l'éloignement d'une bulle, avec des commentaires d'un scientifique racontant ses expériences de voyage dans le temps. C'est idem assez simple : évanescent/paranormal.
La pièce marche bien, même si je trouve que ses parallèles sont un peu simples et jouent sur l'efficacité.
Sinon une chose m'a surprise :
(Nashashibi/Skaer, Paulina Olowska, Paola Pivi)
Toutes ses images ne font pas penser à un goût commun pour le Moyen-Age, avec ces thèmes de la chevalerie, ces motifs héraldiques et cette structure de pics en fausses pierreries?
J'ai trouvé ça étonnant et me suis demandée si c'était une coïncidence...
Une autre étape lors du passage à Berlin. Il y a quelques découvertes à faire!
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