29.4.08

Mr. Spock a des problèmes de chat

j'ai découvert grâce au blog d'uncle jesse une série incroyable des années 70, Night Gallery.

je tenais à montrer cet épisode où Leonard Nimoy, Mr. Spock de Star Trek, joue le rôle d'un paranoïaque-schizoïde, un rôle inhabituel pour cette icône flegmatique de l'extraterrestre pacifiste.

le générique est top, un parcours dans des tableaux un peu psychédélique. Mais je préviens, il faut être amateur des qualités esthétiques des séries de seconde zone...







Ca m'a donné envie de plonger dans les séries de sciences fictions des années 60-70 : Twilight Zone, l'ancêtre de Night Gallery et Outer Limits (Au delà du réel), l'original des années 60.

>>compte-rendu de Art Brussels jeudi (il manque mes notes et suis pas à paris!)

23.4.08

Jewel thieves #3 à la galerie Mycroft


JEWEL THIEVES #3


JOAN BRAUN
Cordon Quest

vernissage le mercredi 7 mai 2008 à partir de 18h

exposition du 5 au 10 mai 2008
ouvert de 15h à 19h
Galerie Mycroft, 13 rue ternaux, paris 11e
métro Parmentier
www.mycroft.com.fr
contact@mycroft.com.fr

Joan Braun présentera Cordon Quest, une installation qui investira l'intégralité de l'espace de la galerie Mycroft pour le transformer en camera obscura. Des lumières stroboscopiques décomposeront en instantanés photographiques une mise en scène d'objets en mouvement, symboliques d'un romantisme artificiel contemporain.
L'artiste prolonge ici un travail analytique récent sur l'ambiance dans la photographie (série Ambiance, 2007). Son travail se constitue de pièces photographiques et sculpturales qui témoignent du statut toujours plus complexe de l'image dans notre société spectaculaire.


19.4.08

Biennale de Berlin - 5ème édition

La biennale est double : Mes nuits sont plus belles que vos jours correspond à la partie expositions de jour au Kunst-werke, à la Neue Nationale Galerie et au parc de sculpture à Spittelmarkt ; When things cast no shadow est la partie évènements ponctuels qui se déroulent tous les soirs pendant toute la durée de la manifestation. Ainsi si l'on fait une visite de quelques jours, on aura tendance à voir plutôt la partie diurne. Il faut regarder sur le site internet pour consulter les propositions de la biennale de nuit.

La biennale de Berlin de 2006, Von Maüsen und Menschen (des souris et des hommes) m'avait laissé un souvenir merveilleux. Elle reflètait le zeitgeist, que j'interprétais comme une tendance "malerisch" contemporaine (expressionniste... c'est un peu fourre-tout) autant dans la peinture, l'installation, la vidéo, la performance... C'était un parcours magique où l'on devait chercher l'art dans la ville, monter des escaliers et entrer dans des appartements, découvrir des lieux comme la salle de bal populaire ou l'école de filles juives.

Il y avait quelque chose de vraiment pétillant et surprenant dans la perspective de 2006. La thématique de cette édition est un peu austère et un peu académique : elle traite en gros des questions de la mémoire, avec beaucoup de travaux autour de l'archive et du document, de l'histoire et peut-être un peu aussi la nostalgie des mondes révolus et des utopies. Mais même en disant ça, ça parle pas d'un peu tout ce qui se fait aujourd'hui? Voilà, la réponse est dans la question.

Mais il ne faut pas être trop dur car j'ai découvert de belles pièces quand même.

Le Skulpturenpark Berlin Zentrum fut une balade agréable, le beau temps révélant ce terrain vague comme un point de nature sauvage dans la ville. Les pièces respectaient l'esprit "terrain vague" et il était difficile de distinguer les oeuvres des objets abandonnés du parc.



Killian Rüthermann




Ces ruines sont en fait une butte qui chante! Une belle pièce de Susan Hiller. Elle a aussi présentée à la Neue Nationale Galerie une vidéo très bien, The last silent movie sur des langues en voie de disparition.




Ceci est une vidéo assez dérangeante de Lars Laumann racontant la rencontre de deux fétichistes du mur de Berlin, dont l'une d'elle, une suédoise, a vécu comme une tragédie personnelle la chute du mur, "les choses créées par les hommes ne devraient pas être détruites".
(...)

Le Kunst-werke est sans doute la partie la moins réussie. Un peu brouillon, on ne comprend pas la logique du choix des pièces et l'ensemble n'est pas convaincant.





Cependant j'ai beaucoup aimé l'installation de Katerina Seda. Je montre ici 2 images, mais c'est un ensemble de dessins, papiers pliés, petites sculptures de papier et de métal qui impressionnent par leur délicatesse, ils semblent avoir une fonction (clés, jouets optiques, bracelets ou ustensiles inconnus) mais se ne sont finalement que d'élégants objets inutiles.






Les dessins de Stefan Thater évoquent un croisement entre des sérigraphies pop et des papyrus. C'est pas mal.

Le grand espace de verre de la Neue Nationale Galerie a été investi de manière intelligente. J'étais par exemple surpris dans la scénographie par la pièce de Susanne M. Winterling : une installation présente deux fois à l'identique dans l'espace, dans les box d'accueil de gauche et de droite de la halle. Il y a eu très peu de délimitation de l'espace, ce qui fait que le tout respire.



Paul Sietsema (extrait) a réalisé une installation vidéo surprenante. C'est un diaporama d'images d'objets archéologiques en noir et blanc transféré sur de la pellicule 16 mm, ce qui rend une texture dense à l'image et donne un aspect vieilli au film.
Le film prend le format d'une ressource visuelle documentaire mais qui se concentre sur les détails des objets évoquant le temps passé plutôt que l'objet pour lui-même : les brisures, les moisissures et mousses, l'usure. C'est assez poétique.



Melvin Moti a présenté une bulle de savon sous-vide dans cette bouteille. A côté une photographie de boxeurs. C'est assez simple : créer un effet par la mise en parallèle d'un objet vulnérable et une image violente. La vidéo ESP présente un plan long de l'éloignement d'une bulle, avec des commentaires d'un scientifique racontant ses expériences de voyage dans le temps. C'est idem assez simple : évanescent/paranormal.
La pièce marche bien, même si je trouve que ses parallèles sont un peu simples et jouent sur l'efficacité.

Sinon une chose m'a surprise :











(Nashashibi/Skaer, Paulina Olowska, Paola Pivi)

Toutes ses images ne font pas penser à un goût commun pour le Moyen-Age, avec ces thèmes de la chevalerie, ces motifs héraldiques et cette structure de pics en fausses pierreries?
J'ai trouvé ça étonnant et me suis demandée si c'était une coïncidence...

Une autre étape lors du passage à Berlin. Il y a quelques découvertes à faire!

16.4.08

Wolfgang Tillmans – Hamburger Bahnhof, Berlin

"Lighter" présente principalement des oeuvres récentes, de 2000 à aujourd'hui : les séries Lighter et Paper Drop, les installations For the Victims of Organized Religions et Truth Study Center par exemple. Grâce aux collections de la Neue Nationale Galerie et de Friederich Christian Flick, et à divers prêts, l'exposition devient rétrospective en traçant le parcours de Wolfgang Tillmans avec la photographie, de son utilisation comme médium pauvre dans les années 80-90 à l'abstraction photographique quasi picturale et l'installation monumentale.

Le titre de l'exposition "Lighter" correspond au titre des abstractions photographiques de Wolfgang Tillmans rappellant la colorfield painting.




Lighter III, 2006

J'ai été très impressionnée par l'installation Truth Study Center, mélangeant images, textes sous verre et objets. Je ne crois pas que cette pièce doit être appréhender comme une oeuvre conceptuelle, malgré l'évocation de la notion de vérité dans le titre. L'utilisation décomplexée de l'image de Tillmans, la poésie des associations entre les images et leur qualité esthétique suffisent et il n'est pas nécessaire de chercher trop d'intellectualisme ou de philosophie.



Truth Study Center, 2006

L'installation du Turner Prize en 2000 a été reconstituée dans l'exposition et j'ai pu faire un rapprochement entre Truth Study Center et cette installation. Contrairement à ce que je pensais (après avoir vu son expo au palais de Tokyo) l'accrochage n'évoque pas seulement une chambre d'adolescent, mais les multiples contextes non-artistiques où une ou des images sont accrochées : bureau de chercheur, agence de voyages... Il est très significatif d'être en présence de polymorphismes photographiques, de la pure composition au document, dans un accrochage ayant une forte esthétisation. Ces deux pièces témoignent d'une réflexion continue sur la photographie et sur le rôle de l'espace dans la compréhension d'une image.

Le travail de Tillmans représente une ouverture du médium photographique vers d'autres média comme l'architecture et la peinture ou un Gesamtkunstwerk dans la photographie, ce qui rend cette exposition vraiment agréable pour toute personne ayant certaines méfiances à l'égard de la photographie (...comme moi).

J'ai cherché à garder des "souvenirs" de l'exposition et il m'a été quasiment impossible de prendre des photos, du fait même que le travail de Tillmans soustrait la valeur individuelle de l'image. Les photographies fonctionnent en réseau et d'une salle à l'autre, elles continuent à dialoguer et s'arrachaient toujours à ma volonté de les distinguer ou de les segmenter. Une perte de repères délectable, car elle faisait apparaître un voile aux rouages de mes grilles analytiques héritées de l'histoire de l'art. Ainsi toutes les images ici présentes sont issues du site internet de Wolfgang Tillmans, qui est sans doute une des rares personnes à savoir photographier ses photographies --- www.tillmans.co.uk




Il y a des images qui retiennent l'oeil, comme celle-ci qui rappelle une marine romantique ou comme cette trouée de ciel bleu faisant perdre les notions de coordonnées et de perspective.



himmelblau, 2005

Si vous passez à Berlin cet été, c'est une exposition à ne manquer sous aucun prétexte...

4.4.08

Daido Moriyama - galerie Kamel Mennour

...il faut aller rive gauche, rue saint-André des arts, voir l'exposition actuelle de photographies de Daido Moriyama à la galerie Kamel Mennour.


(série Buenos Aires)

L'exposition est une confrontation avec les photographies d'Alberto Garcia-Alix ce qui n'est pas évident au premier coup d'œil, même si l'idée à la base fait sens. Le principe de croisement - le japonais photographiant l'Amérique latine et l'espagnol l'Asie - met les artistes sur un pied d'égalité. Or les grands formats du photographe japonais sont si époustouflants qu'ils font un ombrage embarrassant à l'espagnol. Si un dialogue entre les œuvres peut s'instaurer, c'est celui de l'ascendant de Moriyama sur Garcia-Alix.

www.galeriemennour.com