25.6.08

Ava's Verden au Divan du Monde

Mercredi 2 juillet
20h ouverture des portes, début du concert à 20h30




le Divan du Monde
75 rue des martyrs
Paris 18e

Métro Pigalle

Entrée : 10 euros - tarif réduit : 6 euros

http://www.myspace.com/avasverden


(un peu de publicité pour la chère et talentueuse Ava...)

20.6.08

la montagne magique, citation

"L'analyse est bonne comme instrument du progrès et de la civilisation, bonne dans la mesure où elle ébranle des convictions stupides, dissipe des préjugés naturels et mine l'autorité, bref en d'autres termes, dans la mesure où elle affranchit, affine, humanise et prépare les serfs à la liberté. Elle est mauvaise, très mauvaise dans la mesure où elle empêche l'action, porte atteinte aux racines de la vie, est impuissante à lui donner une forme. L'analyse peut être une chose très peu appétissante, aussi peu appétissante que la mort dont elle relève en réalité, apparentée qu'elle est au tombeau et à son anatomie tarée."

Thomas Mann, La Montagne magique

15.6.08

Panorama des vernissages début juin 2008

Quelques expositions à voir cette semaine et des vernissages pour la semaine prochaine. Pas mal de découvertes à faire : un nouveau lieu, des espaces alternatifs et quelques curiosités.

A la galerie Mycroft, treize rue ternaux dans le onzième, Clémence Veilhan présente je n'ai jamais été une petite fille, une robe de petite fille modèle déclinée dans une série de portraits photographiques féminins. Le traitement technique et l'accrochage sériel brouillent les repères, entre photographie "girly" et art conceptuel ascétique. Jusqu'au mercredi 18 juin.

Aux Door studios, 9 rue Lesdiguières à Bastille, l'exposition Bcube, un projet de LDA (Le dernier squat de la Générale à Belleville), a enfin réussi à être mis en place. Il dure jusqu'à mi-juillet. Il y a trois projets de 3 différents commissaires, une partie consacrée à l'art de rue de Brooklyn, et deux autres espaces de sculptures, peintures et dessins. Il y a pas mal de choses à voir, surtout les dessins et aquarelles à l'étage.

La galerie Impaire, 47 rue Lancry dans le 10e, a ouvert ses portes jeudi dernier, espace créé par Creative Growth, un centre d'art californien qui soutient l'art des handicapés physiques et mentaux. Les travaux sont surprenants de qualité. Une partie de la galerie sera dédiée à la création contemporaine pour établir un dialogue avec les oeuvres des artistes de la galerie. Un nouvel espace dédié à l'art brut qui mérite le détour.

A Super, 49 rue Maubeuge dans le 9e, une exposition présentée par la jeune commissaire Capucine Perrot de Sean Edwards & Guests, un jeune artiste anglais. Un ensemble de micro dispositifs sur l'espace familier.


A voir la semaine prochaine :

à la Générale de Sèvres se déroule l'exposition Second Life jusqu'au 6 juillet réalisée par le collectif &_nbsp, du vendredi au dimanche de 15h à 20h.

Les diplomés des Arts déco exposent à la galerie Fabienne Leclerc, 6 rue du pont de lodi dans le 6e, vernissage mardi prochain 17 juin.

Samedi prochain 21 juin à la galerie Anne Barrault, vernissage d'une exposition d'illustrateurs de comics de Chicago organisé par Felicia Atkinson.

bonne semaine!

3.6.08

Peter Doig au Musée d'Art Moderne

J'ai d'une certaine manière un grand plaisir à sortir perplexe d'une exposition, parce qu'elle me confronte à mes limites. Et en général c'est un signe de qualité, ce qui ici a été le cas.

Charles Saatchi a fait de Peter Doig une égérie de la nouvelle peinture figurative, présentée comme un mouvement artistique transeuropéen dans son packaging promotionnel il y a quelques années. Cette starification a été nuisible à sa réception : perçu comme un phénomène de mode, je ne voyais qu'une efficacité picturale qui serait vite galvaudée. J'en étais restée à cet état d'esprit en entrant dans l'exposition, dérangée par l'efficacité des grands formats, l'aspect décoratif et le registre fabuleux de ses toiles. Au bout d'une centaine de toiles, les subtilités de sa peinture se sont dessinées.

Son inspiration est symboliste : Gustave Moreau, Munch et les fauves font leur apparition comme des héros oubliés dont on redore le blason. Peter Doig part de l'imaginaire pour arriver à la couleur et ses toiles reflètent une compréhension intime et complexe de leurs oeuvres.
Le souvenir de la nature est omniprésent, il y a aussi beaucoup d'évocations des mythologies de la forêt. L'effusion sentimentale de la beauté des bois peut paraître niaise. Or les qualités picturales des toiles la contredisent. Les effets de matière de la peinture oeuvrent au rendu des toiles comme matières organiques : rugosités de l'écorce, piquant des herbes folles ou douceurs des mousses et feuilles lisses. Certains motifs reproduisent la nature : structures en tissus, formes fractales ou cellulaires.
On est dans le vaste monde des merveilles de la nature en même temps il ne s'agit pas d'histoires d'enchantement d'ondin, une prégnance de la modernité se discerne. Certaines tonalités de couleur complètement artificielles présentent une opposition saisissante avec la nature verdoyante. Il y a aussi un fort contraste entre les formes naturelles au lignes courbes et les lignes géométriques de l'architecture dans les paysages. D'autre part, on perçoit l'influence de la photographie sur son travail, particulièrement dans certains rendus "plats". Ces effets de contrastes présente un portrait émouvant des contradictions de l'homme moderne avec la "représentation" de la nature.